L'auteur naquit en l'île de Majorque au XVIIe siècle. À l'âge de trente ans, il entra dans l'ordre franciscain et devint un des hommes les plus savants de son temps. S'il obtint la couronne de martyr et s'il fut proclamé bienheureux par le pape, fut-il aussi l'Adepte du Grand Œuvre que la tradition a fait de lui ? Ce fut une règle souvent observée par les Adeptes de brouiller ou d'effacer les traces de leur passage ici-bas. Il y a actuellement unanimité parmi les spécialistes pour affirmer que les textes alchimiques attribués à Raymond Lulle ne sont pas sortis de la plume du bienheureux. On peut admettre l'hypothèse qu'ils aient été écrits par un de ses disciples. Le Testament devint, au sein de la communauté des disciples d'Hermès, le texte de référence par excellence. Dès la première moitié du XVe siècle, les trois légendaires compagnons normands, Valois, Grosparmy et Vicot, en sont manifestement imprégnés. Parmi les très nombreux auteurs cités par Michaël Maïer dans ses Arcanes très secrets (1613), Lulle occupe de loin la première place. Au milieu du XVIIe siècle, Eugène Philalèthe n'hésite pas non plus à citer souvent le Testament , il appelle Lulle « le meilleur artiste chrétien qui fût jamais ».
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